Béhémot... le plus grand animal terrestre selon la Bible. Imaginons un instant qu’il existe, que serait-il ? Une immense réserve de viande dont les pièces atteignent des prix fous ? La plus grande attraction du plus grand zoo des Etats-Unis ? L’animal de compagnie d’un milliardaire excentrique ? Ses ongles seraient-ils le remède miracle pour une formidable érection ?
A vrai dire, selon la tradition il serait déjà destiné au banquet des justes, avec Léviathan, lors de l’apocalypse. Aucun animal non-humain ne saurait exister sans être utile à l’espèce humaine.
Voilà la vision « normale », voilà la vision spéciste. Le spécisme est une vision du monde majoritairement partagée qui hiérarchise les êtres vivants ; l’humain étant évidemment au sommet de la pyramide. Les autres espèces sont classées suivant différents critères
arbitraires : animaux de compagnie, d’élevage, sauvage, menacées, menaçants, de laboratoire, nuisibles…
Nous cherchons à interroger le rapport de l'homme avec les animaux non-humain qui nous entourent ; l'incompréhension, l'oppression, la réification qui caractérise ce lien. Nous explorons les pistes sur cette thématique avec notre langage corporel, notre vocabulaire circassien et ses outils pour impacter le/la spectateur/trice et créer une fenêtre de réflexion, dans une délicate gymnastique pour ne pas le laisser se fermer au sujet. Le potentiel sémantique des couteaux, la suspension de l'instant de la marche sur bouteille, l'attention et la concentration des équilibres, l'élargissement du champs du jonglage et l'empathie physique de la danse sont autant de langages et d'outils pour communiquer avec le public et l'emmener avec nous le temps d'un voyage réflexif.